JEROME - LA FRENCH MINUTE 📢 Pour lire les chapitres précédents, cliquez ici !
📖 Texte
Sam se réveilla en sursaut. Sa chambre était baignée de soleil et les oiseaux chantaient allègrement dans le jardin. Il s’empara de son smartphone posé sur la table de nuit et constata avec horreur que son réveil avait sonné une heure plus tôt ! Il se précipita dans la salle de bain pour se brosser les dents, avala une tranche de pain, manqua de s’étouffer avec, s’empara de son sac à dos puis claqua la porte de la maison derrière lui. Il finit par atteindre le portail de l’école, et après quelques couloirs, il s’arrêta devant la porte de sa classe pour reprendre son souffle. La porte était entrouverte et le professeur de maths était en train d’aider un élève, tournant son dos à la porte. Alors Sam se glissa comme une couleuvre dans la classe et rejoignit sa place sur la pointe des pieds. Il sortit rapidement les affaires de son sac et demanda à son voisin quel était l’exercice qu’ils étaient en train de faire. Mais celui-ci ne lui répondit pas, regardant droit devant lui, les yeux dénués de vie. Sam constata alors que tout le monde autour de lui avait le même comportement étrange : ils regardaient tous fixement le tableau, comme des mannequins de cire. Soudain, le professeur était face à lui, les bras croisés.
– Monsieur Samuel Sombrehiver, dit-il avec une pointe d’ironie dans la voix. Que me vaut le plaisir de votre retard ?
Sam balbutia quelques mots, confus d’avoir été attrapé.
– Vous pensez que je ne vous avais pas vu ? ajouta le professeur. J’ai des yeux derrière la tête !
Il se retourna et l’élève vit une paire d’yeux apparaître à l’arrière de son crâne.
Sam fit une grimace. Il se passait des choses vraiment étranges ce jour-là.
– Excusez-moi, dit une voix suave à son oreille.
Sam leva la tête. Une enveloppe rouge lévitait devant lui. Les plis de l’enveloppe formaient les traits d’un visage. Avant que Sam ait pu comprendre par quel mécanisme ingénieux cette enveloppe flottait ainsi dans l’air, il fut plaqué contre le dossier de sa chaise.
– Sam ! vociféra la voix d’Alice à travers l’ouverture recouverte de dents de papier. Comment as-tu osé perdre mon cadeau ?! Les Rapeltouts, ça ne se trouve pas à tous les coins de rue !
L’enveloppe fit une pause comme pour reprendre son souffle. Sam ferma un œil, prêt à accueillir un nouveau déluge de reproches. Mais elle soupira à la place.
– Je pensais que tu étais un vrai ami, dit-elle d’une voix triste avant de disparaître en poussière.
Sam se réveilla en sursaut. La salle de classe était baignée de soleil et les oiseaux chantaient allègrement dans les arbres de la cour de l’école. A peine la sonnerie annonçant la fin des cours avait retenti que tous les élèves s’étaient déjà précipités dans les couloirs. Sam quitta la classe en vitesse et interrompit un groupe de filles.
– Vous avez vu Alice ?
– Non, répondit l’une d’elle. Pas vue de la journée. Elle t’a pas envoyé de message avec des petits cœurs ?
– Très drôle, fit Sam en levant les yeux au ciel. Et vous, vous avez reçu un message ?
– Ça dépend, dit une autre, est-ce que ça va te rendre jaloux si on dit oui ?
Sam quitta le groupe, agacé. Il se fraya un chemin dans la foule d’élèves grouillant dans les couloirs et passa le portail de l’école. C’est alors qu’il se souvint du Rapeltout. Il devait faire un détour par le parc pour le retrouver. Sur la route, il envoya un message à Alice pour prendre de ses nouvelles. Elle était probablement malade et Sam s’inquiétait. Alice était son amie depuis toujours, ils étaient comme frère et sœur.
A mesure que Sam avançait, les arbres du parc se dessinaient au bout de l’avenue. La créature vue la veille revint soudainement le hanter. Qu’était donc ce cheval ailé tapi dans l’ombre ? Sam avait un certain intérêt pour les cours d’histoire, qu’il trouvait plus intéressants que n’importe quel autre cours. Sa professeure narrait avec passion les meilleures épopées de la mythologie grecque. Elle était si douée pour raconter des histoires que Sam était toujours immergé, comme sous hypnose, et vivait les mythes comme s’il était lui-même le héros ou l’héroïne. Un jour, il avait appris que le cheval ailé, Pégase, était né du sang de la tête tranchée de Méduse, la plus dangereuse des gorgones. Peut-être qu’il avait rencontré Pégase au parc ? Sam chassa cette idée de son esprit d’un revers de la main. C’était stupide, Pégase n’existait pas. La créature n’avait été que le fruit de son imagination.
📚 Le mot du jour
Définition :
Une « beuglante » est une lettre magique cachée dans une enveloppe rouge qui lit le message écrit par l’auteur à voix haute, généralement à un volume très élevé.
Étymologie :
En anglais, howler est construit à partir du verbe howl (signifiant to cry out) et du suffixe –er, déjà expliqué plus haut.
Ce néologisme désigne une lettre ensorcelée qui hurle son contenu à son destinataire. Ici, le traducteur a procédé, comme en anglais, à une dérivation du verbe « beugler » pour traduire howl, auquel il a ajouté le suffixe « -ant », qui provient du participe présent et que l’on trouve dans « intervenant », par exemple. Il a opté pour un nom féminin, très probablement parce que le terme désigne une lettre, un nom féminin en français.
🤔 Vrai ou faux ?
1- Le professeur n’a pas vu Sam entrer discrètement.
2- Sam a fait un cauchemar au début du texte, il n’était pas en retard, il dormait pendant le cours à l’école.
3- Dans le rêve de Sam, Alice est triste car elle pense que Sam n’est pas un bon ami.
4- Le groupe de filles ont vu Alice à l’école aujourd’hui.
5- Sam pense que le cheval ailé n’était pas réel.
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