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📖 Texte

Sam et Alice passèrent devant le portail du parc, le visage caressé par les rayons du soleil tutoyant l’horizon. La nuit allait bientôt prendre la relève et permettre au silence de devenir maître des lieux. Une douce brise agitait délicatement les feuillages d’automne et faisait frémir la surface du lac dans laquelle se réfléchissait un grand saule pleureur. Alice s’installa sur le banc situé sous l’arbre et Sam l’imita. Ils poussèrent tous deux un soupir empli de sérénité. Sam fut le premier à briser le silence.

– Qu’est-ce que tu as voulu dire lorsque tu as parlé de Poularde ?

– Poudlard, rectifia-t-elle. Un peu de respect s’il te plaît ! C’est le nom d’une école dans mon roman. Cette idée m’est tombée dessus alors que je prenais ma douche.

– C’est toujours sous la douche que les meilleures idées viennent. Quel genre d’école ? demanda Sam, curieux.

– Alors, j’ai imaginé que Poudlard était l’une des meilleures écoles de sorcellerie du monde, située dans un immense château en Écosse.

– Tu veux dire que les élèves apprennent à lancer des sorts et à faire des potions au lieu d’apprendre les maths ? Ça me tenterait bien de vivre dans ton univers.

– Et attends, ce n’est pas fini, les élèves sont classés au début de leur première année dans quatre différentes maisons. Ils doivent mettre un chapeau sur la tête et c’est lui qui choisit pour eux.

– Mais les professeurs sont des vampires et des loups-garous ? demanda-t-il en mimant des crocs avec ses index.

– Non. Enfin si, ça arrive. C’est compliqué. Il y a aussi des fantômes et des elfes de maison. Et les couloirs, escaliers, passages et donjons renferment de nombreux secrets et mystères.

– Je suis impressionné par ton imagination, dit Sam avec fascination. Je pense que si tu arrives à trouver un éditeur, le succès sera au rendez-vous !

Tandis qu’ils longeaient la berge du lac où les vaguelettes venaient s’échouer, Sam changea de sujet.

– Merci d’avoir répondu à mon invitation. Je suis toujours heureux de voir ma meilleure amie chaque année.

– Bien sûr ! fit Alice avec un doux sourire. Et je viendrai l’année prochaine, puis l’année suivante.

Sam resta silencieux. Alice lui jeta un regard interrogateur.

– C’est aussi ce que m’a dit ma mère, soupira Sam, tête baissée.

Le sourire d’Alice s’effaça. Elle lui saisit doucement la main et le fixa d’un air grave.

– Sam, nous en avons déjà discuté. Le passé est le passé, on ne peut rien y faire, il faut aller de l’avant.

– Je sais que tu as raison Alice, dit-il d’une voix tremblante. J’essaye. Crois-moi, j’essaye. Mais ce souvenir douloureux reste toujours dans un coin de ma tête, je peux presque le visualiser.

Il ôta le Rapeltout de sa poche et le contempla tandis que la fumée devenait rouge.

– Tu vois, s’il y a quelque chose que j’aimerais oublier, c’est bien ça.

Un lourd silence s’installa. Le regard de Sam se fondit dans les volutes de fumée et il se revit au chevet de sa mère, les paupières closes et le visage recouvert d’ecchymoses. Les bips à intervalles réguliers accompagnaient sa respiration lente et éprouvante, comme une dernière sérénade. Alors que l’enfant s’éloignait de sa mère, les bips avaient laissé place à un bruit continu et strident qui lui fit l’effet d’un poignard dans le cœur. Des infirmières avaient soudainement envahi la chambre d’hôpital pour tenter l’impossible, mais pour Sam, elles n’étaient que des formes vagues, de vulgaires fantômes. Rien de tout cela n’était réel. Il allait rentrer chez lui et se réfugier dans un de ses livres préférés. Ce jour-là, il n’avait pas versé une larme.

Sam se libéra de l’emprise du Rapeltout et regarda autour de lui. La nuit était tombée et Alice avait disparu. Il se leva d’un bond et appela son nom. Soudain, un mouvement près d’un arbre attira son attention. Sam s’approcha lentement, foulant l’herbe humide d’un pas furtif. Mais une brindille céda sous son poids et la silhouette eut un mouvement de recul, dévoilée sous le clair de lune. Il s’agissait d’une sorte de cheval squelettique, de couleur noire et doté d’ailes de chauve-souris. Ses deux yeux blancs brillants au regard vide lui donnèrent la chair de poule et le temps d’un battement de paupières, l’effrayante créature s’était envolée. Troublé, Sam chercha Alice des yeux jusqu’à ce qu’il l’ait vue de dos, assise au bord du lac, contemplant le reflet de la pleine lune.

– Je pensais que tu avais besoin d’être seul un moment, alors je t’ai fait un peu de place, lui dit Alice sans se retourner.

Sam lui tendit la main.

– Il est temps de rentrer.


📚 Le mot du jour

Définition :

Poudlard est l’une des meilleures écoles de sorcellerie du monde, située dans un immense château en Écosse. Les élèves de Poudlard sont classés au début de leur première année dans l’une des quatre maisons suivantes : Gryffondor, Poufsouffle, Serdaigle et Serpentard.

Étymologie : En anglais, Hogwarts est un mot qui est inversé : warthog (« phacochère »). Wart signifie « verrue » et hog est un gros cochon, donc Hogwarts signifie « verrues de cochon ». Le traducteur français a donc cherché un mot pas très séduisant comme « verrue » puis a transformé le « cochon » en « lard ». Ainsi, « Poudlard » est composé des mots « pou » et « lard », avec la préposition « de » entre les deux. « Pou-de-lard » ➜ « Poudlard ».

Sources :


🤔 Vrai ou faux ?

1- Alice a eu l’idée de Poudlard dans sa douche.

VRAI ! 🙂 Alice dit : « Cette idée m’est tombée dessus alors que je prenais ma douche. »

2- Sam n’est pas heureux qu’Alice soit venue à son anniversaire.

FAUXAu contraire, Sam la remercie d’être venue. Il est reconnaissant. Il dit : « Merci pour avoir répondu à mon invitation cette année. Je suis toujours heureux de voir ma meilleure amie chaque année. »

3- Sam a oublié sa mère.

FAUXAu contraire, il a du mal à oublier. Il dit : « Tu vois, s’il y a quelque chose que j’aimerais oublier, c’est bien ça. »

4- Quand sa mère est morte, Sam n’a pas pleuré.

VRAI ! 🙁 Sam était en état de choc, il ne réalisait pas ce qui venait de se passer. « Ce jour-là, il n’avait pas versé une larme. »

5- Sam n’a pas été assez discret : il s’est fait repérer par la créature.

VRAI ! 🙂 « Mais une brindille céda sous son poids et la silhouette eut un mouvement de recul. »

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